Aux frontières de la private joke. Les ténors de Etat Islamique se la coulent douce et royal loin du front Syrien et des kamikazes solitaires en Occident, l’en atteste leur dernière acquisition : Un hôtel 5 étoiles, le Ninawa rebaptisé « El Ouaithine » (les héritiers) à Mossoul, deuxième ville d’Irak. Les terroristes dans l’ère du bling bling, fallait s’y attendre.
Dix étages, 262 chambres, vue imprenable sur le fleuve Tigre, hall d’entrée en marbre, piscine, courts de tennis, salles de sport, club et bar en état mais sans alcool ni musique et déhanchés. A première vue rien de choquant bien que clinquant si ce n’est un hic de haute importance : une multitude de drapeaux noir de l’EI ornent l’hôtel. La clientèle ne se pointera donc pas en tongs, marcel blanc et cigare cubain au bec , car selon la chaine tv Iranienne Press tv, y sont attendus les commandants du groupe terroriste themselves, en provenance d’autres provinces. Un lieu idéal aussi pour les nouvelles recrues et d’éventuelles lunes de miel.
Dans son élan d’atomisation d’oeuvres d’art antique pré islamique en Irak, les djihadistes ont cette fois détruit des fresques factices assyriennes sur les murs de l’enceinte. Tout semble désormais mis aux normes islamistes. Pas certain donc que le sauna et le bowling aient été conservés.
Inauguré début mai, l’hôtel a ouvert ses portes aux sympathisants de l’organisation terroriste lors d’une opening party sans ivresse et coolitude au cours de laquelle les hommes, sur leur 31, ont mis de côté leurs treillis militaires et fusils d’assaut , optant pour des robes islamiques sombres et des montres en or, les femmes étant elles couvertes de la tête aux pieds conformément à la charia et au code drastique de Daech.
Loin de l’ambiance festive, cocktails et bikini du passé. Jusqu’en 2013, Irakiens de passage et touristes étrangers se dandinaient au bord de la piscine luxurieuse de l’hôtel avant que l’Etat Islamique ne contrôle la région et ne ferment tous les hôtels.