Stanley Kubrick est mythique, atypique, fan de selfie, icône d’un cinema transcendantal presque inconscient, un caméléon paranoïaque parfois mégalo capable de sauter d’un genre de film à l’autre selon Spielberg, un casseur de code, un maestro de l’intrigue lente, un Zeus du grand écran, monsieur steady-cam, qui pour l’anecdote surkiffait la photographie avant de briller en tant que réalisateur. Look magazine s’en souvient encore!
Orange Mécanique, The Shining, 2001 L’Odyssée De L’Espace, Full Metal Jacket, tant de pépites cultes du cinéma signées du génie de Stanley Kubrick, décédé en 1999 de mort naturelle, peu avant le bouclage final de « Eyes Wide Shut », son dernier chef d’oeuvre avec Tom Cruise et Nicole Kidman.
Pourtant bien avant le septième art, c’est la photographie, le jazz et les échecs qui le faisaient vibrer plus que tout. Enfant juif du Bronx et nul à l’école, sa vie bascula à l’aube des 40s, à l’âge de 13ans lorsque son père lui offrit un appareil photo et un accès libre à la chambre noire familiale, le jeune Stanley devint plus tard le photographe officiel de son collège avant de taper à l’oeil du magazine Look à 17ans qui lui acheta 25 dollars un cliché de rue d’un vendeur de journaux en larmes, abasourdit par l’annonce de la mort Franklin Roosevelt, avant de lui faire signer un contrat par « pitié » d’après l’intéressé!
S’en est suivi 4 années d’initiation à l’exercice du photojournalisme, de séries à la pelle de New-York à Chicago, de clichés conservés ou jetés, une période durant laquelle il développa son oeil prometteur et ce perfectionnisme manifeste qu’il incarnera plus tard de façon maladive dans ses mises en scènes! Fada de boxe, son premier photos-récit « Prizefighter » propulse dans la vie quotidienne du boxeur Walter Cartier(1949), une série au rôle-charnière puisqu’à l’origine des débuts du bientôt « Grand » Kubrick au cinema avec son premier film : Day of the Fight.