Drogues 2.0, les smartphones ne décollent plus des mains de 61% des français. Dans sa série « Removed » le photographe Eric Pickersgill supprime de ses photos toute trace de ces bijoux de technologie destructeurs de lien social.
Qu’il divague au supermarché, à la fenêtre d’un café ou sur son lit dos à dos avec sa femme, Eric Pickersgill s’interloque de l’omniprésence du smartphone dans le quotidien de ceux qui l’entoure, le regard braqué sur leur écran, les doigts tapotant à l’unisson sur un clavier digital tel des zombies juxtaposés de même famille. A croire que la présence physique ne suffit plus, le virtuel lui grappillant alors tour à tour des parts sur le marché de la socialisation et de l’interaction!
C’est cette hyper-connectivité investigatrice d’une déconnexion de plus en plus flagrante dans la vie réelle, que ce photographe New-Yorkais cherche à dénoncer à travers sa série « Removed ». Pour se faire, il a ôté toute technologie des mains de ceux qu’il a shootés, laissant apparaître de façon incontestable, tristesse et solitude. Ses clichés à l’effet miroir pour tous, interpellent autant qu’ils témoignent d’une robotisation sévère de la société.
Un jour, accoudé au comptoir d’un bar, il constata : « Un père et ses deux soeurs ont sorti leurs smartphones. La mère n’en a pas ou alors elle a décidé de le laisser de côté. Elle regarde par la fenêtre, triste et seule malgré la compagnie de ses proches. Le père lève la tête de temps en temps pour annoncer une info qu’il a trouvé sur Internet. A deux reprises, il parle de ce grand poisson qui a été capturé. Personne ne répond. Je suis alors attristé par cette utilisation de la technologie pour interagir. La mère sort enfin également son téléphone. »












Via Eric Pickersgill