Dans sa série « Notices de la Corse », le photographe Anton Renborg crapahute sur l’Île de Beauté, se heurte au caractère bien trempé des natifs et en extrait le ying et le yang!
Pénétrer leur intimité, c’est s’y casser les dents! Même lorsque que le photographe est un Suédois au sourire ravageur. Anton Renborg est pourtant tout de suite tombé raide dingue de la Corse. Un coup foudre instantané provoqué par un contraste entre aridité des reliefs, virginité des criques paradisiaques, boat parties et jeunesse locale indomptable. Durant 5 étés et au volant de sa voiture, il a écumé au hasard et de long en large l’île réputée aussi sublime qu’indocile.
Ses portraits sont ceux de touristes en mode relaxation, ou de quelques locaux pris sur le vif sans aucune approche. Anton Renborg shoote en silence et ne tape jamais la conversation avec ses sujets. Au delà des endroits magiques, c’est l’identité forte et à l’abris du capitalisme des corses qui l’a le plus interloqué :
« Là-bas, il n’y a pas de MacDo, pas de grands hôtels, pas de chaines de grands magasins. Les Corses que j’ai rencontrés, il m’arrivait de boire un verre avec eux, sans parler. Le silence compte beaucoup là-bas. » (I-d Vice)
Même si ce photographe globe-trotter aime shooter ce qui le touche, de manière spontanée et sans trop en dire sur ceux qu’il braque dans son viseur, les corses resteront malgré leur apparente paisibilité, ceux qui lui ont donné le plus de fil à retordre, indéniablement plus épicés que la sauce harissa et les Mexicains qu’il a eu l’occasion d’analyser au cours d’un voyage antérieur.
« Les corses ont une perception incroyable. Avec eux, tu ne peux pas tricher. Si tu vois quelqu’un de l’autre côté de la rue, que tu fais semblant de photographier un truc à côté de lui pour ne pas qu’il te voit, tu peux être sûr qu’il va te tomber dessus. »
Les pérégrinations d’Anton Renborg sont à suivre sur son site. Mention spéciale à sa série « Days in Vichy ».