Y vivre n’est pas chose facile, mégapole la plus chère du monde, Hong Kong voit son prix de l’immobilier grimper en flèche, plus haut que ses gratte-ciels. Face à des logements hors de prix, certains évitent alors d’enlacer les bras de Morphée dans la rue, en optant pour les banquettes tout confort et les odeurs de friture de McDonald.
Leur surnom? Les McDormeurs ou McRéfugiés, sans-abris, travailleurs pauvres, retraités ayant le cafard d’être seuls ou fêtards égarés, tous profitent de l’ouverture 24h sur 24 du géant du fast-food pour y passer la nuit. Plus hygiénique et davantage sécuritaire que le trottoir, McDonald se profile ainsi comme une alternative efficace surtout pour les personnes dans l’incapacité de louer un appartement. Au China Southern Post, Leung Ming a confié vivre dans le McDonald du quartier de Sham Shui Po depuis quatre ans, son revenu oscillant entre 600 et 1000 euros par mois, ne lui permet pas de trouver un toit décent puisqu’à ses yeux :
« Plutôt mourir que de dormir dans 5m² sans fenêtre. »
Véritable phénomène social, dans un contexte d’isolation et de pauvreté en escalade, les McDormeurs Hong-Kongais semblent en revanche peu touchés par les fléaux habituels liés aux conditions de vie dans la rue comme la drogue et l’alcoolisme.
Symptomatique du 21ème siècle, c’est surtout le manque d’interaction sociale, la solitude et le cruel adage « no money no talk » autrement dit « pas d’argent, pas de discussion », qui leur est le plus fatal. Des cas de déviances mentales ou de maladies physiques ont été recensées, une sdf a même été retrouvée sans vie dans un restaurant du roi du burger à Hong-Kong le mois dernier, comme un appel au changement et à la création d’un équivalent aux Restaurants du Coeur.
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