La photographie comme pansement contre la dépression avec Edward Honaker

Quand les mots tombent dans une impasse et ne suffisent plus, les images prennent le relais. Le jeune photographe Edward Honaker a dû faire face à une dépression qu’il a photographiée sous forme d’autoportraits guérisseurs.

A travers sa série de 16 clichés à forte valeur artistique ajoutée, cette âme créatrice de 22 ans, plonge dans ses propres troubles psychologiques afin de comprendre le mal qui le ronge : une dépression diagnostiquée il y a quelques années.

« C’est difficile de ressentir une émotion quelconque lorsqu’on est dépressif et pense que l’art peut vraiment émouvoir les gens ».

« L’ humeur dépressive impose soudain les affres du désespoir » disait l’autre. C’est une maladie psychosomatique succédant à un état de morosité, qui engendre une incapacité à éprouver du plaisir et qui suscite parfois des idées suicidaires, comme si un être cher venait à décéder chaque matin. En outre, un cercle vicieux sans porte de secours avec comme gourou du quotidien, une anxiété dévastatrice.

Alors dans l’optique de communiquer aux autres et d’éclaircir sa souffrance profonde, ce photographe originaire de San Diego, s’est mis en scène au travers d’auto-portraits en noir et blanc et visiblement auto-médicamenteux . Car au premier coup d’oeil, c’est l’expression même de la dépression qui se retrouve traduite et illustrée en images. La limite des mots laisse place à un visuel au langage universel et étonnant efficace dans le rôle de médiateur.

« Quand je faisais ce portfolio, je me suis demandé si j’étais le genre de personne vers laquelle d’autres, qui sont dans une période difficile et ont besoin de parler, se tourneraient », ajoute-t- il. « Honnêtement, à ce moment-là, je ne pense pas que c’était le cas. J’ai encore du chemin à parcourir mais toute cette expérience m’a rendu plus patient et empathique. » (Via Huffington Post)

Chaque année, plus de 120 millions de personnes souffrent de dépression dans le monde, seuls 25 % d’entre elles peuvent avoir accès à des traitements efficaces. Loin d’être le seul à traverser cette étape difficile, Edward Honaker a beaucoup appris de cette introspection artistique, notamment la notion de patience et de présence nécessaire et aimante de l’entourage :

« Pour mettre un terme aux stigmates autour des maladies mentales. Le meilleur moyen est d’être là pour ceux qui souffrent. »

La dépression c’est tabou, on en viendra tous à bout. En tout cas, Edward Honaker a réussi à mettre à mal l’anxiété qui lui pourrissait la vie.

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