IMPREINT et son projet CUT OFF : Les SDF ont droit au luxe!

Sur un trottoir, un amas de cartons en guise de toit, un hiver à y laisser sa peau, des pièces de 20 cents dans un gobelet de coca mc Donald en plus des Restos du coeur, des kids barbouillés de crasse, des femmes la tête basse, une vie en cul de sac. Les sans domicile fixe pullulent à mesure que le chômage s’étend! En 11 ans, leur nombre a augmenté de 44%. L’artiste Impreint et ses mini pancartes, attrapent l’oeil des uns et écorchent le nombrilisme des autres par une mise en avant originale des « invisibles » de la rue. Un message décalé qui bouscule!

« S’il vous plait, je veux manger dans un restaurant de luxe, je me suis douché, rasé de prêt et habillé pour l’occasion, merci », une phrase un poil ironique qui fait tilt dans les esprits, simplement couchée au marqueur sur un rectangle en carton, éclipsant l’habituel « J’ai faim, aidez moi ».

Impreint avec son projet Cut Off, expulse les SDF de ses photos, hors du cadre. Non pas par délit de non-photogénie, mais par « la non nécessité de mettre leur visage en pâture. Ce qui se trame dans la rue est évident, on le voit tous les jours, ici le besoin de faire face au fait qu’il sont toujours là et que leur nombre augmente, est plus important ».

Exit donc la série photo-documentaire banale sur la pauvreté, l’artiste déjà plébiscité pour sa série « Portraits », opte ici pour l’action/réaction sans dramatiser, le tout coiffé d’un esthétique visuel simpliste.

Ces pancartes, squattant les rues de Londres, ouvrent le débat et ferment le clapet des idées reçues, un sans abris n’est pas un moins que rien en perdition, ivrogne, camé, flemmard, à l’affût de la moindre clope, mais un humain que la vie n’a pas épargné, certes démuni mais qui ne manque pas d’humour.

Cut Off refait ainsi une beauté à un monde en expansion plongé dans l’oubli et le stéréotype. C’est aussi un électrochoc pour les SDF, une incitation à ne pas baisser les bras, à ne jamais se sous-estimer, eux aussi ont droit à une vie meilleure et pourquoi pas à une seconde chance, accouder à la table d’un restaurant étoilé .

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