Le skateboard en tremplin social. En Afghanistan pléthore de kids errent encore dans les rues, quémandent où sont forcés de travailler, les cas de décrochage scolaire pullulent. Volant à la rescousse, Skateistan est un programme social d’après classe très urbain visant à apprendre le skate à de jeunes afghanes vulnérables. Un sport à la mode suscitant l’admiration, qui peu après la création en 2007 de cette ONG par le skateur Australien Oliver Percovich , tend à être le plus pratiqué chez les femmes, dans un pays où faire du vélo leur est interdit.
« Je vais toujours haut sur la rampe, quand je suis en l’air, je me sens libre comme si je volais. j’aime plus que tout cette sensation », Anifa, 14 ans pour qui le skate lui donne des ailes. A l’image des pré-ados Sud Africains amenés à venir boxer sur des rings de fortune de Johannesburg en vue de se réintégrer. A Kaboul, capitale Afghane, les jeunes filles perfectionnent leur « Ollie » sur leurs planches à roulettes, dégageant une joie manifeste d’être intégrées dans une communauté de la glisse, au fantasme de liberté.
Une initiative valant sans conteste son pesant d’or, nombreuses sont celles à avoir effectué des pas de géants dans leurs études ou à s’être inscrites dans le système scolaire. Le skateboard au delà de son aspect sportif et esthétique cultive les notions de positivisme et de persévérance. Se scratcher au sol encore et toujours avant de rentrer un trick, forge le courage. Agissant par mimétisme, ces jeunes reproduisent ces efforts en dehors des salles de sports. Elles ne baissent plus les bras, leur estime de soi est revigorée, les voila armées mentalement pour faire face à un quotidien beaucoup plus sanglant.
La photographe Jessica Fulford Dobson est allée à leur rencontre. En est né le documentaire « Skate girls of Kabul » et une série de photos portraits, exposées du 15 au 18 avril à Londres à la Saatchi Gallery.
« J’ai rencontré beaucoup de femmes et de filles en Afghanistan : une prof aussi dure et déterminée qu’un homme, des jeunes afghanes à l’aube de la vingtaine, volontaires dans un orphelinat , si passionnées , si fortes et prêtes à se battre pour elles-mêmes, plus que des victimes de circonstance. J’ai observé des filles éduquées pour être des leaders dans leurs communautés et qui rėfléchissaient déjà avec discernement à leur futur et à celui de leur pays. » -Jessica Fulford Dubson-