INTERVIEW : WE ARE MATCH, la relève aventurière de la french pop

Juumag

Les 5 têtes de chat de la scène indie-pop hexagonale ne cessent de choper du poil au menton depuis 2013 et leur EP incandescent « Relizane ». Surfant depuis sur la vague du succès grandiloquent de leur premier album Shores largué en septembre dernier, We Are Match propulse actuellement sa pop solaire obsédante et ses calculs lo-fi puissants en tournée, sur les rivages d’ici et d’ailleurs. Pour JUUMAG, la pépite pop de l’année, s’est attardée sur le divan.

JUUMAG – We Are Match est une référence à votre amitié inconditionnelle, un clin d’oeil au 2.0 ou à Tinder?

WAM : C’est une expression qui signifie « on va bien ensemble », aucune référence ici à Tinder, mais au final, cela sonne très 2.0, on voit plein de nanas américaines qui « instagramment » des photos avec leur Best A en disant We are Match !

We Are Match - Shores

« Shores » votre premier album est sorti en septembre dernier, 10 morceaux à l’allure de 10 voyages éclectiques. Il vous fallait « tester des tonnes de choses pour comprendre ce qui définit votre musique », avez-vous fait avancer le schmilblick?

WAM : Oui, carrément, notre album touche à de nombreux styles et part dans tous les sens ! C’est une vague d’expérimentations sans limites puisqu’on voulait faire la musique que l’on aime. Le fait de se diversifier, nous a permis de rester hyper créatif sans se cantonner à une définition figée de ce que devait être notre « son ». Shores nous ouvre plein de portes avec ces 10 rivages différents, on a désormais le désir d’aller en explorer un ou deux en particulier. Par la suite, nous canaliserons un peu notre propos. Pour l’heure, on fonce en prenant de plus en plus de plaisir.

La clef d’un enregistrement sublimé est t-il l’exil à la campagne? C’est bien là que Shores est sorti de terre non?

WAM : Avec un peu de recul, ce fut la chose la plus irrationnelle du monde, mais on avait le désir féroce de se tester un peu, d’aller au bout de notre démarche, ça passait par le fait de s’isoler, de discuter de tout ce qui nous inspirait et de se nourrir de tout ce qui gravite autour de nous. Cette aventure en forêt a créé une cohésion de groupe assez incroyable. Le seul souci, c’est qu’on avait tendance à être complètement dingues à la longue. Au bout d’un an et demi, ça ressemblait à un asile de fous, mais c’était stylé.

Quels atomes crochus avez-vous avec les requins? (Shark)

WAM : Aucun, ce sont des prédateurs assez vicieux, on ne les aime pas.

Tout s’est accéléré depuis votre victoire aux Inrocks Lab, entre convoitises, album et tournée, à quoi carburez-vous pour tenir le choc? Au « meldonium » comme la tennis women Maria Sharapova?

WAM : Juvamine. On en prend jusqu’à faire des crises de tachycardie, nos médecins traitants pètent un câble.

Votre titres sont tous dans la langue de Shakespeare, hormis sur la track « L’avenue », en français…

WAM : Une simple mise en danger, ce n’était pas évident pour nous d’utiliser la langue française, on a toujours écouté de la musique anglophone, c’était tellement bizarre qu’on ne voulait pas mettre cette chanson sur l’album. Au final, le résultat fut à la fois beau et fragile alors nous n’avons pas hésité une seconde.

Une pléiade de festivals dans le nord vous a ouvert ses portes, la scène rock est intense là-bas, plus qu’ailleurs à vos yeux ?

WAM : Ahah, on ne veut pas faire de différence, ce serait ne pas rendre hommage à toutes les personnes qui nous accueillent partout en France depuis le début de la tournée. A vrai dire, peu importe la région les gens sont vraiment incroyables et bienveillants avec nous. Néanmoins, il est vrai que nos concerts dans le nord étaient vraiment dingues. Être en tournée, c’est rencontrer un max de personnes et cela apporte un supplément d’âme au projet. Notre place est sur scène.

Que répondez vous à ceux qui vous assimilent à Alt-J?

Venez nous voir en concert.

Dans votre CV figure Rock en Seine, une première pour WAM ! L’heure était plutôt à l’excitation, ou à l’envie de faire dans le pantalon?

WAM : Un max d’excitation ! Lorsque l’on se regardait sur scène, tout le chemin parcouru depuis notre enfance dans une ville paumée où il n’y avait rien à faire, est remonté à la surface, c’était un kiff énorme. C’est surtout hyper galvanisant, ça donne envie d’aller plus loin.

Si un matin vous vous leviez dans la peau d’une célébrité, vous seriez?

Bill Murray

Votre plus grand fantasme, sexuel, musical ou autre ?

Jouer à Coachella avec des lunettes de soleil.

Votre pire cauchemar ?

WAM : Qu’il y ait une panne de courant à Coachella le jour où on y jouera avec des lunettes de soleil.

Vos meilleurs potes sur la scène française? Kid Wise? Griefjioy? Thylacine?

WAM : Ouais, ça fait partie des beaux projets qui existent ici, il y a une scène Française en pleine émulsion, on adore Samba de la Muerte, Jeanne Added, Superpoze, ce n’est pas forcément du copinage, on doit juste avouer que certains forcent le respect !

Et cet été, quoi de prévu ? Un conseil aux festivaliers pour être « match » avec vous?

WAM : ARGHHH ! Si on en parle, on risque de se prendre une flèche empoisonnée tirée par un chef indien. Plein de surprises, on va aller faire un petit tour d’Europe en passant par la Hongrie, l’Espagne, la Suisse, l’hippodrome de Longchamp à Paris, ça va être trop trop bien.

Merci We Are Match !