Une photographe un poil dilettante qui capture son corps au fil des rides et à travers une succession de lieux au charisme d’une huître.
Presque contorsionniste et ultra-contemporaine, Polly Penrose explore l’évolution et la décrépitude de son corps à travers les années défilantes à vitesse grand v. Une expérience à la fois personnelle et émotionnelle qui l’a menée à multiplier les auto-portraits entre 2007 et 2014, souvent dans des environnements basiques. C’est d’ailleurs cette interaction entre son corps nu, le temps et des espaces physiques que cette londonienne expulse dans sa série conceptuelle « Body Of Work ».
« C’est fascinant d’observer l’âge de mon corps et comment les poses et lieux peuvent changer cette perception. »
Diplômée en graphic design de l’école d’art « Camberwell » de Londres, Polly Penrose a notamment déjà collaboré avec le plébiscité photographe de mode britannique Tim Walker. Nul doute que ce dernier a dû frissonner d’intérêt à l’écoute de l’anecdote particulière de Polly : Celle de son premier auto-portrait, réalisé très jeune, plus précisément un jour de chamailleries avec son père. En guise de vengeance, elle enroula alors une corde autour de son propre corps et prit une photo de la scène qu’elle envoya à ce dernier. Glauque et provocant en somme mais avant-coureur d’un futur tout tracé.